La moto de 2001 est en conditions correcte. Vérifications classiques avant achat. Pas d’historique d’entretien… va falloir faire un check up interne aussi. Essai statique uniquement : la moto tourne et « sonne bien »… Pas de volutes suspectes en sortie d’échappement, bonne réponse aux sollicitations de la poignée de gaz. Kilométrage honorable mais pneus et kit chaine neufs : bonne impression générale.
Une étape des plus délicate même si elle ne concerne pas directement la mécanique : à quoi devra ressembler la moto finale? Nous avons nos idées mais, il faut aussi convaincre, argumenter, proposer. On ne fait pas de concessions, mais on ne peut pas commencer un projet sans tomber d’accord sur un dessin.
Première customisation sur base Ducati. De bonnes surprises dans la conception mais des moins bonnes aussi : ce moteur conçu initialement pour la 916 n’est pas sensé être apparent mais plutôt planqué derrière un carénage. Il n’a pas l’esthétique du moteur 2 soupapes refroidi à air… Il s’agira pour nous de tourner son côté « usine à gaz » en avantage esthétique, pour autant que cela soit possible. Chose qui saute aux yeux tout de suite : le circuit électrique très complexe qui s’accroche au cadre comme du lierre. On voit que les italiens n’ont pas trop optimisé ce point… mais on les aime quand même! et surtout pour les motos qu’ils nous concoctent.
Pas d’historique d’entretien sur une Ducati : on ne prends pas de risque et on fait un check-up complet.
Démontage embrayage : noix à changer. Disques et cloche marqués mais encore utilisables.
Contrôle des linguets dont la maladie est de perdre leur chrome sur ce modèle : 3 sont endommagés – Linguets plus disponibles chez Ducati, ce qui nous pousse à trouver des prestataires chromeurs : on refait chromer dur toute la série de 16 linguets.
Contrôle du jeu des soupapes opéré par Vivien – Pastilles de calage et nouvelles « demi-lunes » pour toutes les soupapes.
Changement des courroies de disribution
Vidange et filtre à huile
Nouveaux roulement de bras oscillant endommagés lors du démontage ainsi que l’axe, grippé, soudé au moteur.
Nettoyage complet et peinture des carters (Epoxy à froid)
Lors de l’achat de la moto, les échappements sacrifiaient à la mode lancée par sa grande sœur sportive la 916 : une double sortie relevée « sous la selle ». Mal intégrés, le collecteur à donc été coupé et ressoudé pour ramener les silencieux dans leur position originale. Ces derniers, de bonne facture et homologués ont été conservés. Le dessin des platines latérales de repose-pieds a été dessiné en y intégrant l’inclinaison des silencieux… Ces platines ont donc été conservées.
D’autres accessoires comme les fork-fender et sabot moteur ont été faits sur mesure en PVC, stratifié et résine polyester.
Le tête de fourche, inspiré lointainement du saute-vent fixé sur la plaque avant des 500 Norton Manx, provient d’une ancienne bulle en acrylique cintrée à chaud.
Toujours en gardant à l’esprit de faire de cette moto un pont entre les années 1930 et 2000. La ceinture de réservoir est devenue notre signature. Ré-interprétée avec des matériaux traditionnels (cuir) et modernes (alu), elle sert également à protéger le réservoir des éraflures dues au frottement avec l’équipement du pilote.
Chaque fois qu’on arrive à cette étape, on a un petit pincement… On a beau être pro, cette étape de vérification du bon fonctionnement de l’ensemble ainsi que des tests dynamiques est indispensable. On a juste réussi à ne pas nous laisser surprendre par le rayon de braquage démesuré en la ramenant à l’atelier. Opération réussie…
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