RECYCLAGE D'IDÉES
Transformer des motos en n’utilisant, dans la mesure du possible, que des pièces recyclées, voila l’idée que Nicolas Bréjat exploite depuis quelques mois dans son petit atelier du sud parisien Moto(RE)cycle. Auparavant, et depuis qu’il a pu poser ses fesses sur une selle de moto, il a toujours « mis les mains dedans » comme on dit. Pas une seule de ses innombrables motos ne fut épargnée. En compagnie de son père Dominique – fondateur du TZ CLUB dans les années 90 – il a même tenté quelques expérimentations scabreuses. Un moteur de 500 CR deux temps Honda dans une partie cycle de Kawazaki KR1, le même CR monté en supermotard, des bitzas incroyables, des idées de fou… Franc consommateur de moto de cross, de Gilera Nordwest et autre Cagiva Freccia (des supermot’ avant l’heure), il op^tera très vite pour les KTM Duke. Diplômé des Arts et Métiers, fils d’une artiste peintre et peintre lui-même, graphiste dans l’édition, il sait de quoi il parle quand il s’agit de lignes et de proportions.
Quand un de ses camarades de longue date, connaissant son goût prononcé pour les engins hybrides lui demande de construire une moto légère et rapide pour se déplacer au quotidien, Nicolas a l’idée de l’orienter vers une Yamaha 250 WR. Bombe moderne développant un paquet de chevaux et pesant à peu près autant qu’un mannequin de chez Lagarfeld. Une machine d’enduro rincée jusqu’à la corde mais vendue une poignée de pistache et un bon moteur. Il va tout remettre en état. Là commencent les galères avec une partie cycle à l’abandon et des heures de démontages impossibles. Ensuite, la reconstruction passe par tout un tas d’astuces qu’il serait trop long ici de détailler. retenez tout de même le réservoir piqué à une brave 125 Mash ou les échappements en provenance de la planète scooter. Beaucoup de pièces en alu formées à la roue anglaise : un luxe qu’il s’est offert et sur lequel il a passé de longues heures en autodidacte (doué). Beaucoup de soudures et de détails peaufinés, des idées marrantes et originales… le résultat est sous vos yeux. peu de pièces achetées, beaucoup de récupération et de recyclage. C’est son credo malin. Une idée dans l’air du temps, propre à séduire les décroissants de toute sorte et ceux qui n’ont pas des tonnes de billets à balancer dans leur passion.
Nicolas précise d’ailleurs : « je vois la moto à travers un rapport prix plaisir primordial à mes yeux. On peut faire du beau sans dépenser des tonnes d’argent. On peut tout réinventer soi-même et recycler un maximum de pièces encore bonnes. Que l’on aura pas peur de ruiner dans un excès d’optimisme ou une erreur de pilotage – ce qui ne m’arrive jamais soyez en sûrs (rires) ».
Son nouveau projet est à base de KTM Duke 620 (deuxième génération) affublée d’un réservoir de 350 RDLC Yamaha et de pas mal d’astuces… Une histoire à suivre donc.
Philippe Canville
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